Alors que les évènements extrêmes climatiques s’intensifient : cyclones à Mayotte en 2024, inondations en Espagne en 2024, les canicules records, une certitude s’impose : la réduction des émissions de gaz à effet de serre ne suffit plus. Pour les entreprises s’adapter aux effets du changement climatique devient une obligation au-delà des engagements de neutralité carbone.
En 2022, « 5% des flux de financement climatiques étaient destinés à l’adaptation » (Rapport BCG x Quantis, 2025). L’adaptation apporte une rentabilité perçue extrêmement faible et les entreprises ont la capacité à ce jour d’absorber financièrement les coûts liés aux aléas climatiques.
L’incitation règlementaire, les attentes des acteurs du marché et la connaissance de plus en plus forte du changement climatique a tout de même permis une évolution du nombre d’entreprises ayant pris conscience de cet enjeu.
Deux types de risques physiques et leurs impacts pour les entreprises
Risques aigus
Inondations
Tempêtes
Précipitations sévères
Sécheresses
Risques chroniques
Montée des eaux
Hausse des températures
Pénuries d’eau
Changement des schémas de précipitations
Les entreprises, en conséquence de ces risques, peuvent avec des impacts directs :
- Des pertes économiques significatives et en augmentation : en 25 ans, les pertes économiques mondiales annuelles moyennes liées aux catastrophes climatiques ont été multipliées par 3, passant de 50 à 70 milliards de dollars à 200 milliards en 2023.
- Des impacts physiques directs : les dommages sur les actifs de l’entreprise ou au sein de sa chaîne de valeur
- Des impacts physiques sur les infrastructures partagées (voies routières, chemin de fer, réseau électrique, antennes, câbles…)
- Des impacts sur la main d’œuvre : impossibilité de se rendre au travail, baisse de la productivité en cas de forte chaleur
- Diminution des ressources et augmentation des prix
Et des impacts indirects :
- Des migrations fortes des populations affectées par les aléas climatiques
- Une modification des habitudes de consommation
- Des évolutions règlementaires
- Hausse des coûts liés à l’assurance et aux financements
Comment quantifier un risque physique et son impact sur mon entreprise ?
Aléa climatique : probabilité des aléas climatiques basée sur des scénarios de température
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Exposition : selon le GIEC (2012), désigne la présence de personnes, d’actifs, d’espèces ou d’écosystèmes, de fonctions, de ressources ou de services environnementaux, d’infrastructures ou de biens économiques, sociaux ou culturels, dans un lieu susceptible de subir des dommages
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Vulnérabilité : selon le GIEC (2012), ce sont les aspects comme la sensibilité, la fragilité et l’incapacité à faire face ou à s’adapter. Cela représente l’état interne d’éléments exposés susceptibles d’être affectés par un événement extérieur (résilience).
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Risques et impacts
S’adapter : quelles implications pour une entreprise ?
Selon le rapport BCG x Quantis (mars 2025), les entreprises doivent construire une stratégie d’adaptation structurée autour de six piliers clés :
- Identifier et quantifier les risques physiques (inondations, sécheresses, chaleur extrême…), et de transition
- Prioriser les zones et activités critiques,
- Mobiliser les fonctions internes (finance, RH, RSE, achats…) et piloter au niveau exécutif de l’entreprise
- Mobiliser une innovation technologique qui peut proposer de nouvelles solutions
- Avoir une nouvelle définition du retour sur investissement pour tenir compte de coût de l’inaction climatique
- Entretenir des marges de manœuvre pour absorber de potentiels aléas
- Accepter l’incertitude en prenant connaissances des scenarios, assurant les marges de manœuvre et en analysant l’intégralité de sa chaîne de valeur
- Se préparer à la gestion de crise
Cette analyse doit se mener sur ses activités propres et également sur sa chaîne de valeur. L’amont et l’aval des entreprises restent encore oubliés des analyses d’adaptation au changement climatique.
Face aux risques climatiques concrets, visibles et croissants, l’adaptation est une condition de survie économique autant qu’un pilier de responsabilité.
Ce qui est certain, c’est que le climat n’attendra pas. Le seul levier stratégique reste l’anticipation des transformations nécessaires.
Pour aller plus loin, nous vous invitons à découvrir le rapport publié en mars 2025 par BCG et Quantis :
« Adaptation & résilience des entreprises au changement climatique »
Article rédigé par l’équipe Fid’Impact